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Articles de alafleurdesoi

  • 2/Un bien vilain farfadet

    Chapitre 1

     

     

    Un bien vilain farfadet

    Que suis-je, moi, petite chose dans un si vaste univers ?

    Lorsque, installée dans mon hamac sous les pins maritimes de notre propriété, je lève les yeux au ciel, je ne peux que constater ma petitesse. En même temps, monte du fond de mon être ce sentiment de grandeur, d’immensité, ressenti le jour où je suis montée au sommet d’une des tours jumelles du World Trade Center à New York. Contemplant la « grosse pomme »[1]sous mes pieds, depuis le sommet de ce merveilleux building qui n’est plus là aujourd’hui, j’ai été envahie par une émotion fulgurante qui m’a donné l’impression que le monde entier m’appartenait, tant ma puissance d’être humain était grande. Ce sentiment était étrange.

    Je ressentais ma fragilité, ce côté impuissant de ma personne, si petite face à la grandeur du monde, et une vibration qui enflait en moi. Elle me donnait l’impression que j’allais exploser, tant sa force était grande. À ce moment là, j’étais Dieu, le créateur en personne. On aurait pu me demander n’importe quoi, je l’aurais réalisé.

    Qu’était-ce donc que cet étrange pouvoir qui m’habitait alors ? Comment retrouver ce pouvoir ? Comment ressentir de nouveau ce sentiment de force, d’invincibilité, ressenti si haut dans le ciel ? Si je l’ai éprouvé une fois, pourquoi ne pas le manifester de nouveau, à chaque fois que j’en ai besoin, voire en permanence ? Qu’est-ce qui m’en empêche ? Ne suis-je pas cet être immense et invincible dans ma divinité ? Pourquoi suis-je identifiée à ce petit corps de chair alors qu’il y a en moi un monde infini de plénitude ?

    Pourquoi, dans ma vie, suis-je le plus souvent soumise à mes humeurs, à la douleur de mon corps, à la météo, à la lune, à la mauvaise humeur de mon conjoint, de mon patron… et que sais-je encore ?

    Si j’ai pu sentir une fois cette force vibrer en moi, pourquoi n’y ai-je pas accès facilement ? N’y a-t-il pas en moi un vilain farfadet qui me raconte des histoires auxquelles je crois sans me poser de questions ? Si c’est le cas, qui est-il et comment le faire taire ?

    Comme d’autres, j’ai étudié avec des sages, j’ai fréquenté des maîtres, j’ai lu, j’ai médité, j’ai étudié toutes les philosophies de la terre. Je suis partie en Inde auprès d’un Maître, j’ai fait des retraites dans des monastères tibétains ou chrétiens. Pendant des semaines, j’ai chassé mes pensées négatives, j’ai rempli des pages et des pages de pensées positives avec la méthode Coué, j’ai visualisé mon esprit tel un écran de cinéma, prenant conscience que ma vie n’était qu’un film. J’ai fait du yoga Marpa Milarépa pendant des années pour travailler sur mon mental et mes énergies.

    J’ai eu des succès, j’ai refoulé des colères, maitrisé des instincts. J’ai réussi à rester positive des journées entières. Parfois un cadeau du ciel venait récompenser mes efforts. Il me donnait l’impression d’avoir enfin atteint cet état de paix intérieur que je cherchais assidûment. Mais, je ne me savais pas alors responsable de tout ce que j’attirais à moi. Je pensais souvent que la vie était bien injuste de m’en faire tant baver, moi qui n’avait jamais fait de mal à personne.

    Je pense que vous vous reconnaissez dans ces lignes. On se croit arrivé quelque part, et vlan, c’est la rechute. Un évènement plus déstabilisant que le précédent vous précipite à nouveau dans vos vilains tourments !

     

    Monsieur farfadet, le maître de notre mental, réapparaît et c’est la catastrophe. Nous voilà en train de ressasser notre malheur, occupant notre esprit avec de mauvaises pensées, de la colère, de la peur, du ressentiment

    Notre passé ressurgit. Nos souffrances, nos blessures, nos bonnes raisons de ne pas y arriver aussi. Tout ce qui représente le mauvais côté de la pièce de théâtre de notre vie, se rejoue. Bien sûr, la vie va confirmer nos croyances. Elle va renforcer nos ancrages afin de nous attirer encore plus bas. Nous n’aurons de cesse d’accuser notre enfance, notre conjoint, la société. Tout à bon dos dans ces moments.

    Sorti de la variante positive dans laquelle j’étais, il me faudra faire de gros efforts pour revenir à un état plus serein, culpabilisée de ne pas avoir réussi à éviter ce piège grossier, responsable de ce nouveau plongeon dans mon mal être.

    Monsieur farfadet, c’est celui qui dirige ma vie depuis mes trois ans quand j’ai pris conscience que j’étais un être séparé de maman. A ce moment là, il m’a fallu beaucoup de courage pour affronter le monde tout seul. Monsieur farfadet a commencé à m’aider à prendre les bonnes décisions, à savoir où poser mes doigts pour ne pas me brûler  ou comment j’allais pouvoir impressionner papa pour obtenir ce que je désirais. Ensuite il m’a aidé à traverser au feu vert pour les piétons quand on me l’a appris et beaucoup d’autres actions comme celles là.

    Jusque là tout allait bien. En grandissant, j’ai voulu m’imposer, dire qui j’étais. J’ai laissé Monsieur farfadet commander ma vie, diriger mes pensées et mes actes. J’ai perdu ainsi, ma liberté et le lien qui m’unissait à l’univers. Il a commencé à me faire admettre des règles et des lois basées sur la peur. Je n’avais plus que le choix de lui obéir. Et plus j’obéissais, plus il avait d’emprise sur moi et sur ma vie, et il en est de même aujourd’hui.

    Il a créé pour moi un espace dans lequel il fait sa loi. Bien entendu, c’est rarement la bonne, puisque ma vie est un champ de mines. C’est encore lui qui me dicte ma conduite, même si je ressens  que ce n’est pas la bonne. C’est lui qui me pousse à claquer la porte sur un coup de tête alors qu’au fond de moi, je suis prête à faire un effort pour garder l’équilibre de ma situation. C’est encore lui qui me rend triste parce qu’il faut l’être, même si je sais qu’il y a une autre façon d’être. C’est le maître absolu de mon mental, mon ego, moi même, dans le côté humain de ma personne. Il est nécessaire puisque bien souvent, c’est lui qui m’évite le danger, c’est lui qui me fait faire les gestes quotidiens qui ne requièrent aucune réflexion.

    Mais voilà, le problème c’est qu’il se mêle de tout ! Et, s’il a décidé de me pourrir la vie, il le fait. Ma croyance en son pouvoir est si grande qu’elle m’empêche de m’en dissocier. Je crois seulement, car ce n’est pas une réalité, juste une croyance comme toutes celles qu’il m’a obligée à admettre. Comme celle qui me dit que je suis nulle, que je n’arriverai à rien, que je suis moche, trop grosse, trop vieille, trop, trop, trop… pas assez, pas assez, pas assez…

    Prenez votre journée depuis le matin. Vérifiez le nombre de fois où vous avez pu lui laisser la parole. Ça commence par : J’ai mal dormi, je vais être fatiguée… Il ne fait pas beau ou il fait déjà trop chaud… puis : Je ne sais pas quoi me mettre, je suis trop grosse… Regarde moi tous ces crétins qui roulent n’importe comment, il va encore falloir que je me tape tout le boulot… Et dire que je n’ai pas fini mon boulot, je vais devoir  m’occuper des enfants… pour finir la soirée par : Ouf, enfin, terminé cette journée de merde ! Et je pense que l’on pourrait rajouter des centaines de pensées comme celles là !

    Monsieur farfadet à bien gagné sa journée. Il est bien grassouillet de toute l’énergie que vous lui avez donnée. Il va pouvoir recommencer demain. Monté sur son petit vélo, il s’attaquera aux jours suivants, aux plans suivants, à votre entourage. Vous enseignerez son fonctionnement à vos enfants, à vos animaux de compagnie, qui deviendront malades comme vous d’un cancer de quelque chose. Il donne de l’importance à ce qui n’en a pas.



    [1]  ⃰ Nom donné à la ville de New-York